Voici un livre qui, en plus d’avoir une sublime couverture, est tout à fait diabolique. Un manoir anglais, un mystère de famille, une fête de la haute société, un meurtre… tous les ingrédients sont là. Mais avec pourtant une originalité assez… unique (je dirais bien « une originalité très originale » mais ça ne voudrait rien dire… et pourtant, il est original de façon très originale ! :P).

L’éditeur nous annonce la couleur dès la quatrième de couverture : « Mixez Agatha Christie, Downton Abbey et Un jour sans fin… vous obtiendrez le roman le plus divertissant de l’année ».

Avec un tel menu, comment résister ? À force de le voir et le revoir sur les réseaux sociaux, j’ai craqué. Il était disponible par la bibliothèque, il suffisait de réserver… et de patienter. J’étais toute contente quand je l’ai vu arriver dans les livres mis de côté pour les lecteurs !

Évidemment, après autant d’attente, il y avait un vrai risque de déception. Et c’est peu dire que les premières pages m’ont déconcertée. La quatrième de couverture (toujours elle) posait pourtant des bases :

« Ce soir à 11 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée.
Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ?
Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l’identité de l’assassin et empêcher le meurtre.
Tant qu’il n’est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée.
Celle de la mort d’Evelyn Hardcastle. »

Dans les premières pages, nous découvrons ainsi le narrateur, et une femme est assassinée… sauf qu’elle est assassinée le matin, et pas dans une demeure anglaise mais dans la forêt.. et le narrateur ne s’appelle pas Aiden Bishop . D’ailleurs, la femme ne s’appelle pas Evelyn Hardcastle non plus.

Est-ce qu’on se serait trompé de livre ?

En plus, ce pauvre narrateur est totalement amnésique. Il ne sait pas ce qu’il fait là, ni même où il est, qui il est, qui sont les autres personnages… Pour nous guider dans une histoire compliquée, on pourrait imaginer mieux…

… mais bien sûr, tout ça est fait exprès. Les pièces sont en train de se mettre en place, rigoureusement, et tout va s’emboiter petit à petit pour faire apparaître une intrigue où il sera effectivement question d’une Evelyn Hardcastle et d’un Aiden Bishop (dans une luxueuse demeure anglaise) mais où surtout chaque petit détail compte, et tout s’assemble dans un formidable jeu d’esprit qui reste brillantissime jusqu’à la fin…

Je ne vous raconte pas (ce serait trop dommage) mais sachez juste que si je suis souvent déçue par les intrigues complexes, là, tout est parfait, sans défaut… et sans qu’on s’y perde (même si j’ai parfois vérifié en retournant quelques pages en arrière si, effectivement, tel personnage avait bien dit ou fait ceci ou cela… sans jamais prendre en défaut l’auteur !).

C’est donc à la fois un livre policier, un jeu d’énigme, et un roman qui s’appuie sur une histoire très réussie (parce que ça pourrait être une « histoire prétexte » à un jeu de virtuosité… mais non). J’ai adoré chacune de ses étapes. Et j’ai même pardonné au narrateur amnésique d’être amnésique. 😉

Gros coup de cœur donc, et dont la couverture est encore plus magnifique en poche (ce qui n’est pas peu dire !).