Mois : octobre 2019

Chroniques de San Francisco – Armistead Maupin

C’est un livre qui est arrivé dans ma vie un peu par hasard. Ou plutôt, ce sont deux livres…

Je vous explique ?

Un peu avant l’été, mon papa vient nous rendre visite à la maison. Dans son sac, un livre qu’il a trouvé dans une caisse de « livres voyageurs » (cabane à livres… les noms varient mais vous savez, ce sont ces caisses où on peut prendre ou déposer des livres, souvent (mais pas que) près des bibliothèques ou médiathèques). Il l’avait lu pendant son trajet et il pensait qu’il pouvait m’intéresser.

Nouvelles chroniques de San Francisco ? Justement, j’avais lu quelque chose là-dessus, comme quoi une série sortait sur Netflix adaptant le livre culte, ou plutôt se présentant comme une suite du livre culte.

Un livre culte dont je n’avais jamais entendu parler ? L’occasion était trop belle : bien sûr qu’il fallait que je le lise ! Mais peut-être pas en commençant par le tome 2 ?

Et là, dans la sélection de l’été de 10-18, nouveau signe du destin : une page entière présentait les Chroniques de San Francisco (vous me direz, ce n’était peut-être pas le hasard non plus, la coïncidence avec la série sur Netflix…). J’ai donc commandé le tome 1 à mon libraire préféré au début des vacances…

… et j’ai découvert le 28, Barbary Lane, Mary Ann, Mona, Michael et les autres…

Comment le résumer ? J’aurais envie de dire que c’est un livre qui est à l’image de sa couverture : multicoloré, pop, avec plein de personnages, gai, bourré de fantaisie. On y entre avec Mary Ann, jeune femme nouvellement arrivée à San Francisco depuis Cleveland. Et avec une citation d’Oscar Wilde (tiens donc !) : « C’est étrange, mais on raconte que toute personne qui disparaît est aperçue à San Francisco. »

On est en plein dans les années 70, alors il ne faut pas s’étonner si les fêtes sont folles, si on va au supermarché pour draguer et si une dame respectable offre un joint à sa nouvelle locataire. Et si on croise des personnages hauts en couleurs à tous les coins de rue.

En parlant de personnages hauts en couleurs, comment ne pas citer Mme Madrigal ? C’est la logeuse, un peu l’âme de la maison (mais une âme plutôt déjantée !). L’un des personnages essentiels des deux tomes… même si en fait, c’est vraiment un roman choral, chaque personnage a sa place ! Et les destins se croisent, permettant d’incroyables retournements de situation…

Chroniques de San Francisco, c’est le livre idéal pour les vacances, dans le bon sens du terme. Celui que j’ai lu dans le hamac, au fond du jardin, ou bien le soir, petits bouts par petits bouts…

Bien sûr, j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver dans les personnages au début, mais j’ai pris mes marques très vite et j’ai enchaîné les deux tomes avec beaucoup de plaisir (ce qui m’arrive rarement). J’ai vu venir certains rebondissements de loin (pas grave), j’ai bien ri aussi…

Une lecture plaisir drôle et colorée !

Petite(s) remarque(s)/divagation(s), en passant : entre le tome 2 que mon père m’a donné, qui a une étiquette de prix en francs (!) et le tome 1 acheté neuf cet été, j’ai pu jouer au jeu des 7 différences… C’est assez rigolo et instructif de comparer les couvertures. 😉

20 ans d’écart entre les deux couvertures… en dehors de l’esthétique franchement différente, on voit la place que les séries ont prise à la télévision. On disait « épisode 2 » et aujourd’hui, c’est « saison 2″…

Vous vous souveniez, vous, du prix des livres de poche en franc ? Mais surtout, ce qui m’impressionne, c’est que malgré tout le temps passé et les changements, chaque tome reste fidèle à son numéro… 20 ans après, on passe toujours du 3164 au 3165. Quelle constance chez 10-18 ! 😉

Côté traducteur, le nom indiqué au dos n’est pas le même… mais Tristan Duverne, traducteur officiel du tome 1 de maintenant, est remercié pour sa contribution à la traduction au tome 2 de l’époque, et on passe de l’une à l’autre sans remarquer de différence de style… On peut tout imaginer sur les petites histoires de l’édition derrière tout ça, en tout cas moi, mon imagination galope ! 😛

Tricot : Softly (you)

Voici revenue la saison des gros pulls tricotés…

Ou plutôt, la saison de porter des gros pulls tricotés, parce que c’est toujours la saison de tricoter des gros pulls ! Et comme l’été, mes trois loulous partent en camp scout, il faut qu’ils soient bien équipés pour les veillées fraîches… donc que leur maman leur tricote quelque chose (comment ça, c’est encore un prétexte pour tricoter ? mais pas du tout…).

En tout cas, cet été, j’avais promis deux pulls : un pour ma (plus si petite) deuz, et un pour mon (presque grand) loulou… Deux pulls à tricoter dans un délai un peu serré, qui devaient être bien chauds mais pas trop, résistants et surtout… que j’aie envie de tricoter. Ça compte aussi dans le cahier des charges, non ?

Pour mon loulou de 9 ans, le choix s’est bien sûr fait à deux. Pas facile : lui, son pull préféré de préféré, c’est le pull tremblement de terre, que rien ne peut détrôner et qu’il met quasi tous les jours depuis bientôt un an – quelle résistance, d’ailleurs ! À part quelques petits rafistolages du bas des manches, il n’a quasiment pas bougé…

On a regardé des modèles, j’ai proposé… et on a fini par tomber d’accord. Ce serait Soflty (you), de Solenn Couix-Loarer (De Rerum Natura). Pour les coloris, je serais bien partie dans des fantaisies incroyables mais ce que voulait mon loulou était clair : exactement les mêmes couleurs que sur la photo du modèle. Moi, j’avais envie de la laine un peu rustique et bien résistante d’Ardelaine, un fil 100% laine surtout et ultralocal (d’Ardèche). J’ai donc commandé quelques écheveaux de Naturlaine 3.5 en couleur naturelle de mouton. Pour les rayures, il me restait un tout petit peu de fil Pénéloppe bleu de mon gilet Embruns (jamais montré sur le blog, d’ailleurs ?).

Je n’étais pas forcément convaincue mais j’ai dû me rendre à l’évidence en les mettant côte à côte : mon loulou avait raison, c’était juste parfait. Et même si combiner de la laine très rustique à un fil mérinos/soie est quand même un peu bizarre, je me suis lancée…

C’était la première fois que je tricotais la laine Ardelaine dans un fil aussi petit (j’avais toujours pris du 5, voire du 4). Le résultat est vraiment top ! Brut, pas trop épais, et bien chaud – parce qu’il a été testé depuis, ce pull, et pas qu’une fois !

Côté modèle, entre les rayures et les emmanchures américaines, j’avais de quoi rassasier mes envies (récurrentes) de marinière. J’ai adapté les mesures du pull pour qu’elles correspondent mieux à celles de mon loulou en combinant deux tailles (pas sûre avec le recul que ça ait été l’idée du siècle, mais bon…).

Et ta-dam !

En arrière plan, tricoteuse trop fière d’avoir tenu son délai !

Sitôt terminé, sitôt essayé. Verdict : ce pull fait une silhouette de super héros.

(et une force de super héros, aussi…)

Ce qui me faisait hésiter sur les photos du modèle s’est confirmé en vrai : les emmanchures américaines font une double épaisseur aux épaules, et donc un peu de volume. Bizarrement, ça me choquait sur le moment mais je m’y suis habituée et ça ne me dérange plus du tout !

Comme toujours avec les modèles de De Rerum Natura, il est bien expliqué (la « petite » difficulté technique, c’est de relever les mailles pour les emmanchures, et ça s’est très bien passé !) et avec de jolies finitions.

Vous avez vu comme tout ça est net ?

C’est le pull de toutes les aventures… Bien bien chaud, par contre, raison pour laquelle il n’a pas pu remplacer l’indétrônable entre tous pull tremblement de terre…

Mais il est plus que validé par mon loulou. Et bien parti pour l’accompagner pour ses camps, week-ends campés, vadrouilles dans le jardin…

D’ailleurs… le loulou est déjà reparti !

Le portrait de Dorian Gray (en livre audio) – Oscar Wilde

Imaginez…

C’est l’été. Vous êtes sur la terrasse, près d’une véranda où vous apercevez de grandes plantes exotiques en pot. Tout près de vous, des rosiers s’épanouissent. Sur une table basse, des plateaux avec une grosse théière en porcelaine, des petites tasses délicates posées dans leurs soucoupes, des assiettes remplies de scones et de sandwichs au concombre…

Dans des fauteuils en rotin autour de vous, la fine fleur de l’aristocratie anglaise : un duc, un comte (on a dit qu’on imagine, on va pas être radin !) et un homme un peu excentrique, un tournesol à la boutonnière. Il est venu avec le manuscrit de son dernier livre, il se racle la gorge et il commence à lire…

… aucune idée de si cette scène est vraisemblable ou pas ! Mais c’est un peu ce que j’ai ressenti tout l’été en écoutant Le portrait de Dorian Gray, version audio… C’est drôle, mais pour moi, le narrateur avait exactement la voix d’Oscar Wilde lisant son livre (même si il parlait en français… mais vous avez dû remarquer que mon imagination tournait à fond !).

Et c’était chaque fois un moment délicieux…

Pourtant, je me souvenais plutôt bien de l’histoire, même si je l’avais lu à 12 ans. Et je me souvenais aussi que je ne l’avais pas du tout aimé, ce livre, même si la fin avait (presque) tout racheté. Pourquoi le (re)lire, alors ? Un peu le hasard – j’avais reçu ce titre en cadeau, comme tous les abonnés Audible à l’époque, il y a… euh… longtemps. Un peu le #ChallengeAudible et son thème de « Juillet : redécouvrez vos classiques ! »

Un peu la curiosité aussi. Ce livre, j’avais toujours (même à 12 ans) pensé que je l’avais lu un peu trop jeune et j’étais curieuse de le relire 30 ans après (oui, je viens de calculer, ça file un coup de vieux, tout de même…).

Eh bien… Je n’avais pas tort. Cette deuxième lecture a été très différente de la première… D’abord, pour le plaisir de la version audio bien sûr. Pour le style aussi : ça me fait ça à chaque fois que je lis (audio ou non) un livre classique. « Qu’est-ce que c’est bien écrit ! » Et puis là, je réalise que si ce livre est encore lu et publié 100, 200, 300 après, c’est pas le hasard tout de même…

Je me souvenais bien de ce qui ne m’avait pas plus, je l’ai dit. Ce sentiment d’une histoire parfaitement immorale. Ce Dorian Gray, tout innocent au début, il semblait vraiment ensuite n’avoir plus aucune notion du bien et du mal. Et Lord Henry n’était pas tellement mieux.

En fait, je me suis rendue compte que c’était exactement le contraire : c’est une histoire profondément morale. Le bien (l’impossibilité à faire le bien parfois), le mal, comment nos propres actes et nos propres choix atteignent notre âme… Parce que Dorian Gray a une âme, c’est même sans doute ce qui le rend si tragique.

Et d’ailleurs, j’avais été bien injuste avec ce pauvre Lord Henry, qui n’aime rien tant que de braver la morale pour un mot d’esprit mais dont la vie ne rejoint pas les paroles (comme le fait remarquer son ami Basile).

Alors, des critiques beaucoup plus érudits diront peut-être que je n’ai absolument rien compris au livre et qu’Oscar Wilde voulait montrer précisément le contraire… Mais c’est normal. Parce que j’ai déjà remarqué : les grands livres, chacun les lit d’une manière un peu différente. C’est peut-être aussi ça qui en fait des classiques ?

En tout cas, si vous voulez vous y plonger, vous le trouverez en audio ici (n’hésitez pas à écouter l’extrait, c’est la seule manière de savoir si on va accrocher ou non 😉 ). Ou si vous avez une liseuse, vous pouvez le télécharger gratuitement et tout à fait légalement ici (vive le domaine public !).

… et puis, si vous l’avez déjà lu, adoré, détesté, que c’est votre livre préféré, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire ici pour me raconter, j’ai très envie de savoir ! 🙂

Le #ChallengeAudible et moi

Comme tout le monde (je crois), j’adore les défis. Surtout les défis lecture. Sortir de sa zone de confort, comme on dit, aller vers des titres qu’on n’aurait jamais testé, se casser la tête (agréablement) en cherchant comment valider telle ou telle catégorie… Et la petite pointe d’excitation au moment de se lancer, la fierté d’avoir réussi… Et surtout, ce genre « d’exercice » m’a toujours fait découvrir des pépites vers lesquelles je ne serais jamais allée sinon…

Alors forcément, fin 2018, quand j’ai entendu parler du #ChallengeAudible, j’étais plus que partante : un livre par mois, ça paraissait possible, c’est à peu près mon rythme en audio… J’ai commencé à sélectionner mes titres, à réfléchir aux mois suivants…

Sauf que, évidemment, ça n’a pas été aussi simple ! Avec un boulot qui démarre, de GROS projets côté bibliothèque, et une vie perso toujours aussi remplie, les heures de détente se sont réduites comme peau de chagrin… Et puis, j’avais envie d’écouter tel ou tel titre, aussi, en dehors de la liste imposée…

Janvier, février, mars… j’ai suivi le rythme en écoutant mon livre du mois… mais sans le chroniquer. Et puis avril, ben, j’ai commencé à sortir des clous. Et puis finalement, j’en suis arrivée à la conclusion suivante : un défi lecture, c’est fait pour se faire plaisir, alors autant fixer ses propres règles !

Donc, j’ai gardé la liste des thèmes, parce qu’elle m’avait déjà conduit à de très belles découvertes en début d’année. Et aussi le nombre de livres à écouter. Sauf que… j’ai décidé de les écouter dans n’importe quel ordre. Et comme j’ai (pas mal) de livres déjà écoutés et non chroniqués, ça donne des articles encore plus dans le désordre. Mais l’essentiel, c’est de me (vous ?) faire plaisir avec un petit bouquet de livres, joliment agencés, un peu pour tous les goûts, et surtout… en s’amusant !

Bref, vous allez les découvrir encore plus dans le désordre que ce qu’ils ont été écoutés !

On verra bien si l’an prochain, je suis plus « raisonnable » ! (je précise qu’en vrai, je suis hyper scolaire dans la vie… alors casser les règles, c’est une vraie petite révolution ! 😛 )

Et vous, vous avez eu envie de tenter ce genre de défi lecture ?