Les délices de Tokyo – Durian Sukegawa

Cette période de confinement un peu en dehors du temps est sans doute le moment idéal pour lire tous ces livres qu’on avait gardés « pour plus tard »… Pourtant, dans les premiers jours, ce que j’avais envie de faire, c’était relire.

Relire ce livre-ci, Les délices de Tokyo.

Je me souviens, je l’avais lu il y a… deux ans ? Trois peut-être ? Ce livre avait été un émerveillement, et je m’étais promise d’en parler sur le blog. Le tourbillon de la vie étant ce qu’il est, je ne l’avais pas fait.

Pourquoi en reparler là, aujourd’hui ? Pour les mêmes raisons qui me l’ont fait relire. C’est un petit chef d’œuvre de délicatesse et d’humanité.

C’est donc de ces deux lectures, à quelques années d’intervalle, que je vais vous parler.

À l’époque, je pensais cinéma (l’adaptation était sortie), dépaysement du Japon… Mais en fait, je me souviens que ce qui m’a marquée surtout, c’est que c’est un livre à la fois très japonais et complètement universel.

Japonais comme ces pâtisseries que confectionne Sentarô, les dorayaki, petites crêpes fourrées d’une pâte de haricots azukis. Comme les cerisiers en fleurs, les adolescentes en uniforme qui s’attardent à la sortie des classes. Les références à la culture ou à l’histoire du Japon.

Et universel parce que les sentiments, les personnages, nous touchent instantanément, au point que parfois, on oublie que l’histoire ne se passe pas juste à côté de chez nous. En tout cas, c’est l’effet que ça m’a fait, au point de m’exclamer parfois « ah oui, c’est vrai, ils sont japonais » parce que je les imaginais comme moi (même si, je sais, ceux qui me connaissent en vrai diront que j’ai un peu une tête de japonaise 😛 ). Parce que c’est ça, le pouvoir du livre aussi : faire oublier les apparences tellement on est dans le cœur des personnages.

Universelle et japonaise à la fois, comme son histoire. Tout commence dans une petite rue, sous les cerisiers en fleurs. Un homme, Sentarô, prépare des pâtisseries – un métier qu’il n’a pas choisi et qui ne lui donne aucune joie. Au bord, une vieille femme l’observe. Elle, elle sait aimer les fleurs de cerisier et les dorayaki. Elle l’observe quelques instants et puis, elle vient lui parler.

À partir de là, leur vie va complètement changer, mais ils ne peuvent pas encore le savoir…

Pendant cette deuxième lecture, ce qui m’a frappée, c’est l’infinie délicatesse, l’émotion – j’avais beau connaître l’histoire, j’ai quand même pleuré à la fin (je suis incorrigible, les enfants me le disent tout le temps !).

Entre temps, j’avais marché le long des rues, dans la forêt, comploté pour sauver un canari, et surtout écouté Tokue et sa manière incroyable de raconter les choses…

Un très beau livre, vraiment.

Du coup, je ne sais toujours pas si je veux voir le film. J’ai déjà de si belles images dans ma tête…

En tout cas, on peut trouver le livre en numérique aux différents formats sur le site de l’éditeur, ainsi que les première pages et la bande-annonce du film. En attendant de retrouver les bibliothèques et les librairies en vrai…

4 Comments

  1. Pédide

    Contente que ce livre t’ait autant plu (autant qu’à moi, apparemment). J’avais moi aussi peur de voir le film, mais tu peux le regarder sans crainte, il est parfaitement fidèle et tu replongeras dans cette histoire avec plaisir ! Bises, C.
    PS : plutôt chinoise ou japonaise, ta tête ?… :-p

    • anne(tte)

      Oui, je l’ai beaucoup aimé dès la première fois ! Et autant la deuxième (et j’ai été aussi émue par la fin…). Un grand grand merci à toi de me l’avoir fait découvrir ! Pour le film, ce qui est difficile, c’est que j’imagine les visages des personnages… et que forcément, ce ne sont pas ceux des acteurs (ça aurait été étonnant, en même temps 😛 ). Mais s’il est fidèle au livre, je vais peut-être me laisser tenter. 😉
      Et… d’après mon collègue vietnamien, j’aurais plutôt une tête de japonaise (la première fois qu’on s’est vu, il était tout content de rencontrer quelqu’un qui venait d’Asie comme lui… comme quoi, je fais illusion ! 😛 ).

  2. Marie

    Merci d’avoir parlé de ce livre Anne ! 🙏
    Actuellement, je découvre la littérature japonaise en lisant La Papeterie Tsubaki.
    Ton article arrive donc à point nommé. 🙂
    Je vois que tu n’es pas la seule à apprécier ! 🙂
    Un autre livre et à ajouter à ma toute nouvelle pal d’auteurs japonais.

    J’ai commencé Octobre, mais ne l’est finalement pas fini. C’est vrai que ce livre est prenant et efficace, glauque à souhait. Mais tu vois, j’ai abandonné.
    Il y a quelques années, je l’aurais dévoré. Maintenant, il y a quelque chose qui me gêne dans cette surabondance d’horreurs. À la télévision, c’est pareil, je sature …

    • anne(tte)

      Je ne connais pas du tout La papeterie Tsubaki. Il faut que je regarde ce que c’est !
      … et je comprends ce que tu veux dire pour Octobre. J’ai failli ne pas le finir, pour tout t’avouer. C’est surtout le début que j’ai trouvé très très dur… il y a des périodes où on a juste envie d’autre chose. D’ailleurs, pour compenser, j’ai enchaîné les deux tomes du Cupcake café ! 😛 Là, j’ai aussi envie de livres plus légers, ou plutôt plus lumineux (si tu vois ce que je veux dire). D’où Les délices de Tokyo. 😉

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