C’est un petit bijou de littérature.

Chaque chapitre est comme une nouvelle, petite perle ronde, polie, brillante. Toutes ensemble, elles forment autre chose, se complétant, se répondant, faisant écho… enfilées sur un fil qui n’est pas tout à fait une histoire, qui serait plutôt un lieu, un moment particulier…

Ce moment particulier, ce sont les jours qui précèdent l’apparition du Covid, et les jours qui suivent ce basculement que chacun a vécu à sa manière. Mais le coronavirus n’est pas le sujet du livre. Ce dont parle le livre, ce sont les gens, ces personnes qui se croisent, se côtoient, se rencontrent parfois et rarement, se comprennent…

Le livre commence dans un square : quelques arbres, des bancs, des jeux pour enfant plantés dans un tapis de mousse en plastique de couleur vive. Des passants s’y arrêtent, s’y croisent, des enfants y jouent. Tour à tour, nous entrons dans la vie de ces personnages, les regards se croisent, on va derrière les apparences… C’est une petite humanité en miniature, prise dans un périmètre de quelques rues et en même temps, universelle.

Puis chacun se retrouve enfermé dans son appartement, toujours trop petit, dans ce quotidien sorti du flux normal du temps, ensemble sans être ensemble…

Sylvie Germain s’amuse à nous entraîner chez l’un, chez l’autre, à nous les faire découvrir sous un autre angle, un autre nom, lever des malentendus… C’est la fois rempli d’humanité et un peu triste, comme si l’espoir était parti et pas encore revenu…

J’ai beaucoup aimé ce livre, son écriture, l’assemblage des ses chapitres nouvelles, les échos et les correspondances, ce récit doux-amer qui vient toucher au cœur… Je me demandais si le confinement inspirerait des œuvres littéraires et à quoi elles ressembleraient… Brèves de solitude est une belle réponse.