Alors oui, je sais, nous sommes en février, alors « Janvier féministe »… mais euh, ma thématique de janvier, j’aurais envie de la continuer un peu… alors, par la magie des « on dirait que », commençons par « on dirait que le janvier féministe pourrait aussi se faire en février… » (pouvoir de l’imagination)

Cette deuxième lecture féministe de janvier, c’est ma fille qui me l’a faite découvrir… c’est le cadeau d’une de ses amies qui est la fille d’une de mes amies… une histoire filles (et d’amatrices de BD).

A priori positif immédiat, parce que c’est un tome de l’excellente collection La Petite Bédéthèque des Savoirs, dont le seul défaut est d’être dans un format vraiment petit (les illustrations mériteraient de plus grandes pages !). Le féminisme est l’un de leurs plus grands succès (signe des temps, comme je le disais en chroniquant ma lecture précédente…).

Ici, on ne va pas nous parler du féminisme mais plutôt des féminismes. Parce que loin d’être un mouvement uniforme, on a plutôt une mosaïque de mouvements, différents et parfois irréconciliables… Petit extrait, pour comprendre tout ça…

Petite remarque de forme : pour le coup, ce titre de la collection est totalement adapté à son format… très lisible, on plonge tout de suite dedans. Le dessinateur a vraiment fait un très beau travail pour rendre toutes les notions claires et visuelles…

Comme l’expliquent très bien les premières pages, on va découvrir les féminismes à travers des slogans… chacun permettant de découvrir un personnage, une idée, un mouvement… à travers les siècles, en en commençant par une féministe célèbre, Olympe de Gouges (rappelez-moi de lire sa biographie en BD par Catel, elle a l’air tellement super…).

(ma fille est fan de cette manière de la représenter qui défend ses convictions
même après la guillotine ! 😛 )

J’aurais pu vous mettre aussi « le privé est politique » ou « ne me libère pas, je m’en charge »… ou encore « White woman listen ! »

Tous les sujets sont abordés : féminicide, IVG, intersectionnalité… c’est donc un livre pour adultes ou pour grands ados qui ont envie de réfléchir. Il peut être une formidable ouverture pour un dialogue, même si (et peut-être surtout si) on ne se retrouve pas dans tous ces mouvements féministes.

Parce que c’est la diversité qui fait la richesse de cette petite BD, à mon sens – présentée d’entrée, elle laisse à chacun la possibilité de se faire ses propres opinions. Même si les auteurs ne restent pas sur la réserve – la notion de « continuité de genres et de sexualités » est ainsi présentée comme une évidence alors que pour ce sujet ô combien délicat, j’aurais préféré que le livre ouvre davantage à un échange, une réflexion (personnelle ou, plutôt, collective).

Quoi qu’il en soit, on sent bien combien ce sujet brûlant doit être abordé, pour lutter contre tous les préjugés, les haines, les discriminations et les petites et grandes humiliations ordinaires…

Comme le dit si bien une petite publication du Goethe Institut, parue elle aussi ces derniers jours… « Nein zu Diskriminierungen ! »

(petite dédicace à ma miss qui parle si bien allemand… mais les non germanistes auront décodé : non aux discriminations !)

Pour poursuivre, ou faire naître le dialogue, l’éditeur propose une exposition qui reprend des slogans et planches de la BD et finit par deux grandes pages à compléter avec ses propres idées… et vous pourrez aussi y découvrir les premières pages de la BD, et avoir (forcément) envie d’en lire plus !